Le don du sang
Par Benjamin LISAN, le
09/12/2016
Qui peut
donner son sang ?
Toute personne âgée de 18 à 70 ans, qui pèse plus
de 50 kg et qui est reconnue apte suite à l’entretien pré-don, peut donner son
sang. Après 60 ans, le premier don est soumis à l’appréciation d’un médecin de
l'EFS.
Où
donner en France ?
En France, l’EFS (établissement français du sang) vous
accueille dans ses 132 sites fixes répartis sur l'ensemble du territoire
français (métropole et DOM) et 40 000 collectes mobiles organisées dans des
lieux publics, des entreprises, des universités, des lycées…
Combien
de temps dure un don de sang ?
Le prélèvement en lui-même ne dure que 8 à 10
minutes. Si l'on ajoute à cela le temps nécessaire à l'entretien préalable avec
l’infirmier(e) ou le médecin, ainsi que le repos suivant le prélèvement, un don de sang prend environ 45 minutes.
Le don de plasma
Le plasma est utilisé pour traiter les malades en risque hémorragique dû à des déficits de facteur de coagulation. Les polytraumatisés (chirurgie dans les
accidents graves), les grands brûlés, les hémophiles, les patients souffrant de
troubles immunitaires graves, ont besoin de plasma. Celui-ci leur est
délivré soit par transfusion, soit sous la forme de médicaments.
Le don de plaquettes
Le
traitement des leucémies, d’autres maladies du sang et de certains cancers,
nécessite très souvent un recours aux transfusions de plaquettes et de globules
rouges.
Comment
fais-je pour donner mon plasma ou mes plaquettes ?
Il est tout à fait possible de donner uniquement
son plasma ou ses plaquettes. Comme pour un don de sang, vous passerez un
entretien avec un médecin ou un(e) infirmier(e) qui déterminera votre aptitude
au don de plasma ou de plaquettes.
Ce type de don se fait uniquement sur rendez-vous.
Vous devez prévoir 2 heures pour le don de plaquettes et 1h30 pour le don de plasma.
Quelle
est la quantité de sang qu’on va me prélever ?
La quantité de sang prélevé lors d’un don se situe
entre 420 et 480 ml. Ce volume est
prélevé fonction du sexe, et du poids du donneur ( +/- 70 ml de sang par kilo)
mais est toujours inférieur à 10 % du
volume sanguin global.
Les donneurs de groupe O, dits « donneurs
universels », sont particulièrement recherchés car leur sang peut être
transfusé à un très grand nombre de patients.
Est-ce que donner son sang fait mal ?Personne n’aime les piqûres mais le don de sang ne fait pas plus mal qu’une
prise de sang réalisée en laboratoire. Le prélèvement est réalisé par un
personnel qualifié, spécialement formé et qui veille à votre bien-être.
Le don
de sang va-t-il me fatiguer ?
Chez une personne en bonne santé, le don
n’entraîne la plupart du temps aucun effet secondaire.
L'organisme reconstitue rapidement le volume
sanguin prélevé.
Il est
néanmoins conseillé de ne pas pratiquer d’activités fatigantes ou à risques
(conduite prolongée, marche ou station debout prolongée, sports…) dans les
heures qui suivent le don.
Il est
également très important de boire beaucoup (eau ou jus).
Puis-je
donner mon sang plusieurs fois dans l'année ?
Il n'y a aucun inconvénient à donner plus d'une
fois par an.
Les hommes peuvent ainsi donner leur sang jusqu'à
6 fois par an (8 semaines) et les femmes jusqu'à 4 fois.
Le don de plasma ou de plaquettes peut être
effectué plus souvent, en respectant un
intervalle de 2 semaines pour un don de plasma et de 4 semaines pour un don de plaquettes.
Pour le don de plaquettes, on peut donner jusqu'à
12 fois par an, à 4 semaines d’intervalle minimum.
De
nombreux donneurs de sang le font depuis plus de 40 ans sans effet secondaire.

Que fait
l'EFS pour assurer la sécurité des donneurs ?
Toutes les précautions sont prises pour garantir
la sécurité du donneur. L'entretien préalable au don permet de vérifier votre
état de santé. Par exemple, les personnes
souffrant de maladies cardiovasculaires ne doivent pas donner leur sang.
Le volume prélevé est ajusté en fonction de la
quantité de sang circulant, et une personne en bonne santé récupère rapidement
le volume sanguin ou plasmatique prélevé.
Cependant, certaines personnes peuvent ressentir
une sensation de malaise. Il s'agit le plus souvent d'une réaction de
l'organisme appelée "malaise vagal". Il est important de boire avant et après le don pour aider l'organisme à
récupérer rapidement et de faire des exercices musculaires des pieds pendant le
prélèvement.
Quels
documents dois-je apporter pour effectuer un don de sang ?
S’il s’agit d’un premier don, vous devez apporter
un document attestant votre identité (carte nationale d’identité, passeport ou
titre de séjour).
Si une
anomalie est détectée dans mon sang, serai-je averti(e) ?
Des examens biologiques sont effectués sur chaque
don et vous serez systématiquement informé(e) par courrier si une anomalie est
décelée. Un médecin de l’EFS vous prendra alors en charge et vous conviera à
réaliser des examens de contrôle. Dans plus de 98 % des cas, les anomalies
constatées sont bénignes.
Contre-indications
Contre-indications liées à des actes
de soin, un état de santé ou des antécédents médicaux
·
Traitement
comprenant la prise d’antibiotiques en cours ou arrêté depuis moins de 2
semaines.
·
Prise de
certains médicaments comme le Roaccutane®.
·
Infection
ou fièvre de plus de 38 °C datant de moins de 2 semaines.
·
Contact
récent avec une personne atteinte d’une maladie contagieuse (le délai varie
alors selon la période d’incubation).
·
Antécédent
de paludisme (jusqu’à 3 ans après la dernière crise).
·
Vaccin
datant de moins de 4 semaines (BCG, fièvre jaune, rougeole, rubéole,
oreillons).
·
Intervention
chirurgicale ou examen endoscopique dans les 4 derniers mois.
·
Soin
dentaire en raison d’un risque de passage de bactéries dans le sang (délai
variant de 24 heures après le traitement d’une carie ou un détartrage à une
semaine après une extraction dentaire ou un traitement de racine).
·
Infections
actives transmissibles par le sang : hépatites virales, syphilis, infection par le VIH ou par le HTLV, maladie de Chagas...
·
Traitement
par hormones de croissance avant 1989.
·
Antécédent
familial de maladie à prion, antécédent de greffe de cornée ou de dure-mère, antécédent de chirurgie de l’encéphale ou de l’œil
avant avril 2001 et antécédent de transfusion ou de greffe.
·
Tatouages
ou piercings (boucles d’oreilles comprises) datant de moins de 4 mois.
·
Acupuncture ou mésothérapie lorsqu’elles ne sont pas réalisées avec des aiguilles
personnelles ou à usage unique dans les 4 derniers mois.
·
Antécédent
de consommation de drogues ou de substances dopantes par voie intraveineuse ou
intramusculaire.
·
Séjour dans
une région où peuvent sévir certaines maladies (Tropiques, Amérique Latine,
Proche et Moyen-Orient…) dans un délai qui peut varier de 1 à 4 mois selon le pays visité.
·
Séjours au
Royaume-Uni entre 1980 et 1996 d’une durée cumulée supérieure à un an. Cette
mesure a pour but d’écarter tout risque de transmission de la « maladie de
la vache folle ».
·
Relation
sexuelle avec plusieurs partenaires différents au cours des 4 derniers mois.
Cette contre-indication ne s’applique pas aux femmes ayant des relations
sexuelles uniquement avec des femmes.
·
Relation
sexuelle entre hommes dans les 12 derniers mois. Le don de plasma reste
néanmoins possible sous certaines conditions.
·
Relation
sexuelle en échange d’argent ou de drogue dans les 12 derniers mois.
·
Relation
sexuelle avec un partenaire ayant lui-même eu plus d’un partenaire sexuel dans
les 4 derniers mois
·
Relation
sexuelle avec un partenaire ayant une sérologie positive pour le VIH,
l’hépatite virale B ou C, dans les 12 derniers mois.
·
Relation
sexuelle avec un partenaire ayant utilisé des drogues ou des substances
dopantes ou ayant eu une relation sexuelle en échange d’argent ou de
drogue dans les 12 derniers mois.
L’importance
et le caractère irremplaçable du don du sang
Aujourd’hui, il n’existe aucun traitement ni médicament de synthèse capable
de se substituer au sang humain et aux produits sanguins
labiles (PSL), issus des dons de sang. Cet
acte volontaire et bénévole est donc irremplaçable.
Le don de sang
permet de soigner plus d’un million de malades chaque année en France.
Irremplaçables et
vitaux, les produits sanguins sont utilisés dans deux
grands cas de figure :
a)
les situations d’urgence (hémorragies lors d’un
accouchement, d’un accident, d’une opération chirurgicale…)
b)
et les besoins chroniques (maladies du sang et
cancers).
Les produits sanguins sont également employés pour fabriquer des
médicaments (immunoglobulines, facteurs de coagulation…).
Aujourd’hui, plus de 200
maladies sont ainsi traitées avec des substances produites à partir du plasma.
Et les patients bénéficiant de ces traitements représentent à
eux seuls la moitié des malades soignés en France grâce aux dons de sang.
Selon
une enquête nationale* sur les receveurs de produits sanguins, menée par l’EFS, les
maladies du sang et les cancers demeurent les pathologies les plus
consommatrices de produits sanguins : elles concernent près de la
moitié (47 %) des patients transfusés.
Les
interventions chirurgicales concernent quant à elles un peu plus du tiers (35
%) des patients transfusés.
Cette
étude a également révélé que 80 % des produits transfusés sont des globules
rouges, que 52 % des transfusions sont programmées et que l’âge moyen des
receveurs est de 65 ans.
Durée de
vie des produits sanguins
Les produits sanguins labiles, issus des
dons de sang, ont une durée de vie limitée. C’est pourquoi, pour répondre aux besoins des malades, la mobilisation des donneurs est nécessaire de
manière régulière et continue.
Durée de vie des produits sanguins :
Plaquettes : 5 jours.
Globules rouges :
42 jours.
Plasma :
365 jours.

Maladies
et traumatismes traitées
Cancers & Maladies du sang
·
leucémie
·
lymphome
·
thalassémie[1]
·
drépanocytose
·
hémophilie
(grâce aux médicaments dérivés du sang[2]
...).
Traumatismes
·
Les
hémorragies en obstétrique ou lors d'interventions chirurgicales
·
Les blessés
·
Les grands
brûlés
Quelques
chiffres
·
1.645.325
donneurs de sang en 2015 (environ 2,4 % de la population).
·
Seuls 4% des Français, en âge de donner
leur sang, donnent leur sang.
·
324.330
nouveaux donneurs de sang en 2015.
·
1 million de
malades sont soignés chaque année grâce au don de sang.
·
10 000 dons de sang sont nécessaires chaque jour.
·
En 2014, 572 443 patients ont bénéficié d’une transfusion (51,4 % de femmes et 48,6 %
d'hommes).
·
Chaque
patient reçoit en moyenne 5 produits sanguins labiles (PSL).
·
Jusqu’en 2013, sous l’effet combiné de l’allongement de l’espérance de vie
et des progrès de la médecine, la consommation de produits sanguins a
enregistré une croissance de 1 à 3 % par an.
·
Les besoins en globules rouges se sont accrus
de 29 % entre 2002 et 2012.
Sources : a) https://dondesang.efs.sante.fr/faq
b) https://dondesang.efs.sante.fr/faq-sur-le-don
e) https://dondesang.efs.sante.fr/comprendre-quoi-servent-les-dons-de-sang/les-besoins-au-quotidien
f) http://www.ch-toulon.fr/?id=595
g) http://www.doc-developpement-durable.org/file/sante-hygiene-medecine/don-du-sang/
[1] Maladies du sang comme des anémies génétiques et héréditaires, dites
récessives qui se caractérisent par un défaut de fabrication de l'hémoglobine.
[2] Les traitements actuels de l’hémophilie sont soit
issus du plasma sanguin (produits plasmatiques), soit des produits synthétiques
issus de biotechnologie (produits recombinants), ayant partiellement ou
totalement éliminé les traces de dérivés sanguins de leurs procédés de
fabrication et dans le produit final.