Selon les recherches de Pascon, les Anciens donnaient la préférence au système des séguias quand un débit pérenne était garanti ; dans le cas contraire, des khettaras étaient creusées, parfois à de grandes profondeurs. Ainsi, la première (Agdal III), creusée vers 1071, a ses puits dc tête à 45 et 50 m de profondeur, deux bras captants de 1 455 m et 2 015 m et un bras de transport de 4 080 m. Revivifiée en 1934, elle produit 45 l/sec. D'autres, moins importantes, existent, et à des profondeurs moins grandes, en particulier dans les régions d'Oudaïa et d'Ourika. Comme on le voit sur la carte, elles composent plusieurs ensembles. Les plus importantes sont depuis toujours propriétés d'État. Ce sont les khettaras privées de moyenne importance qui ont été les moins entretenues, contrairement aux plus petites, privées, ou aux grosses, que l'État finance. Dans le meilleur des cas, le motopompage les remplace. Sinon, par défaut d'entretien, elles s'assèchent et s'effondrent (68). Comme ce travail exigeait (68) Pour donner une idée dc la main-d'oeuvre requise, on peut rappeler que l'almohade El Mansour, après avoir vaincu le roi de Castille, avait envoyé 3 Marrakech 20 000 prisonniers chrétiens pour le travail et l'entretien des gants.