Lettre de demande de soutien pour les études de Bérénice Micale Edaye

 

Bonjour madame/monsieur

On m’appelle Micale EDAYE, j’ai 29 ans et je suis béninoise. Je vous adresse cette correspondance pour vous expliciter un tant soit peu mes motivations, l’étape où j’en suis et autres petits détails nécessaires. Je prie que vous ayez le temps de me lire et m’aider à atteindre l’objectif de l’aboutissement de ce projet qui me tient beaucoup à cœur.

Je voudrais commencer par affirmer que la situation des femmes est des plus préoccupantes dans nos sociétés africaines et au Bénin en particulier. Moi, en tant que femmes scolarisée et quelque peu émancipée, j’ai souvent été victimes des considérations sexistes et, partant peu considérée même dans ma propre famille. En effet je suis l’unique fille d’une fratrie de cinq enfants. Ainsi, je dois faire certains sacrifices en l’occurrence le ménage, la cuisine et autres travaux toute seule. Dès lors, j’ai commencé par observer les femmes autour de moi et très tôt, je me suis rendu à l’évidence leur quotidien très pénible. De plus, certaines scènes de violences commises sur les femmes dans mon village natal et mon entourage m’avaient souvent interpellée. Celles des femmes battues parfois pour avoir manqué de repas pour leur progéniture et ou maris, certaines même violées par leur propre mari, parce qu’elles n’ont pas consenties aux relations sexuelles etc…, ont semé en moi une révolte. En fait, plusieurs d’entre elles devaient à chaque fois procréer pour diverses raisons (par exemple, quand une femme n’accouche pas de garçon, elle est traitée comme inutile. Ainsi, pour en faire, elles se retrouvent avec une dizaine d’enfants qu’elles devront assumer toute seule parce que le mari étant polygame et à court de moyens financiers) et s’occuper seules de leurs besoins car, assez souvent, les maris démissionnent et s’entourent d’ailleurs de jeunes épouses, des adolescentes pour la plupart. J’ai donc estimé que limiter le nombre d’enfants leur permettrait plus de largesse dans la gestion du temps et dans la maîtrise de leurs dépenses. Parlant de dépenses, ces femmes rurales chosifiées et vivant dans le dénuement total misent sur les microcrédits proposés par l’Etat, une somme de 30.000f CFA soit environ 45 euros pour entreprendre qu’elles devront rembourser sur une échéance. Cela sert en réalité à payer des dettes contractées pour nourrir les enfants. Celles qui osent entreprendre sont très vite ruinées. Selon une petite enquête que j’ai faite, les femmes estiment à presque 100% que cette somme ne leur servait à rien. C’est ainsi que j’ai alors pensé à les aider à limiter les naissances pour mieux se prendre en charge. Puisque, d’un autre côté, il faut entrevoir le danger qui guette les enfants souvent affamés, mal nourris et malade. J’ai effectué un bref séjour dans une zone rurale pour être encore plus en contact avec ces femmes. Certaines avec qui je me suis entre-temps familiarisée pour une enquête préliminaire effectuée à mes propres frais ont accepté d’être photographier. IMG-20180120-WA0002

La femme sur cette photo est la mère de six enfants avec des naissances parfois très rapprochées. Elle a affirmé être allée ramasser des fagots de bois pieds nus pour le feu à près de 12 kilomètres du village. Elle devra y retourner pour faire la cuisine et prendre soins de ses enfants pour éviter les réprimandes de son mari.

 

 

 

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Celle-ci, malgré sa grossesse avoue devoir chaque matin exercer un travail manuel pour elle très épuisante pour puiser l’eau et la porter jusqu’à chez elle. Or, étant donné la fragilité de son état de santé, elle devrait s’abstenir de forces physiques pour avoir connu de complications lors d’accouchements précédents. Elle confie que son dernier enfant avait 1 an alors qu’elle porte une grossesse de cinq mois. Cela nous a permis de déduire qu’elle était tombée grosse quand son dernier enfant avait sept mois. L’inquiétude est que ces faits sont très courants.

Voilà entre autres les raisons qui me motivent à me battre pour l’amélioration des conditions des femmes.

Je suis étudiante en fin de formation de master, et pour le projet je travaille aussi sur l’élaboration d’un document expliquant plus les conditions des femmes en Afrique et plus précisément au Bénin. Pour les photos de terrain j’ai pu compter que sur la générosité de Mr Benjamin LISAN, un ami que j’ai eu la chance de connaître et la générosité des villageois. Je dois donc continuer le travail sur le terrain soit à plus km d’Abomey-calavi pour finir les enquêtes afin de terminer la rédaction du document. Je n’ai plus les moyens financiers pour continuer, aussi, je dois maintenant mener des démarches pour l’enregistrement de mon ONG (le centre pour les femmes) et être en règle vis-à-vis de l’Etat béninois. Tout cela me demandera une bourse de 512,97 euros (°). Cela constitue pour moi une démarche urgente vu que passée cette étape, je passe à la phase opérationnelle du projet de la création du centre pour les femmes qui a en son sein un programme de planning familial, un programme de formation et d’autonomisation des femmes. Je sollicite l’aide et le soutien financier de votre ONG afin que ce projet puisse voir le jour, pour redonner de l’espoir et le sourire à ces femmes.

   Cordialement,

  Micale EDAYE

  micaled@live.fr

 

(°)

De : Moussa GIBIGAYE [mailto:moussa_gibigaye@yahoo.fr]  
Envoyé : mardi 23 janvier 2018 18:19
À : LISAN Benjamin FREE <benjamin.lisan@free.fr>
Objet : Re: PS. Corrections dans vos deux derniers documents

 

Cher Benjamin,

Après consultation et échanges avec l'administration ; elle peut vivre avec un montant de 60 000 FCFA par mois [91.47 €], pour ses études. Au fait ceux qui sont en Master le gouvernement avait payer 80 000 F CFA par mois et les thésards à 120 00 F CFA. Mais le programme est suspendu depuis deux ans. Je suis à votre disposition pour d'autres informations.

Vraiment merci beaucoup pour cette documentation.

 

Dr Moussa GIBIGAYE
Maître de Conférences des Universités CAMES

Chef du Laboratoire de Géographie Rurale et d'Expertise Agricole/LaGREA/DGAT/FASHS/UAC
Chef de Département de Géographie et Aménagement du Territoire (DGAT/UAC) Enseignant-Chercheur/UAC/Bénin 
Chargé de Recherche au LARES/Cotonou 21 30 52 40 Mobiles : (+229) 90 93 26 93/ 95 32 19 53

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De : LISAN Benjamin FREE [mailto:benjamin.lisan@free.fr]
Envoyé : lundi 22 janvier 2018 18:10
À : 'Moussa GIBIGAYE' <moussa_gibigaye@yahoo.fr>
Cc : Centre Synecofaso <carfs.synecofaso@gmail.com>
Objet : RE: Corrections dans vos deux derniers documents
Importance : Haute

 

Cher Monsieur,

 

[…]

D’après vous combien une jeune étudiante, de l’Université d’Abomey Calavy, aurait besoin pour vivre et pour assurer sa scolarité, chaque mois ou annuellement, en Francs CFA (XOF) ? (entre frais d’inscription ou de dossier, frais d’hébergement, de nourriture, de transport, frais de fournitures scolaires, de photocopies ?).

Si vous pouviez me donner une estimation de combien peut coûter, pour une jeune étudiante, sa scolarité, au total, par an ?

En vous remerciant pour cette information.

 

Cordialement,

 

Benjamin LISAN

Site : http://www.doc-developpement-durable.org/