La poussée
démographique observée en Afrique
Par Bérénice Micale Edaye, le 4 janvier
2018
Introduction
La poussée démographique observée en
Afrique, notamment dans les pays en voie de développement, constitue une des
questions récurrentes qui préoccupent maints chercheurs spécialisés dans le
domaine du développement de l’Afrique. Au Bénin, les femmes, plus nombreuses avec un taux de 52% contre 48% pour les
hommes, sont désormais considérées comme des maillons essentiels du
développement du pays. En effet, compte tenu des disparités sociales qui y sont
observées dans les familles par un passé plus ou moins récent, les réalités
sont que les femmes procréent en abondance, 4.9
enfants par femme (selon les Enquêtes Démographiques de la Santé sur le
Bénin 2011-2012) du fait de leur non alphabétisation d’une part et de leur
ignorance de techniques adéquates de prise en charge personnelle à même de leur
permettre de gérer efficacement et avec responsabilité leur vie. Les réalités
sont que, dès le jeune-âge, elles sont souvent victimes de diverses formes de
conséquences liées à une sexualité précoce ou non maitrisées. Elles devront ainsi faire face à des
problèmes allant de maladies sexuellement transmissibles à des grossesses
précoces et toujours non désirées. Le dernier rapport du gouvernement du
Bénin fait état de ce que 67% des filles sont tombées enceintes dans
les lycées et collèges et ont dû, selon la réglementation en vigueur des écoles
béninoises, abandonner les cours.
Ces nombreux cas d’abandon de l’école
et de maternités précoces ont de
néfastes répercussions sur l’économie du pays. Le plus alarmant est que les
adolescentes sont de nos jours désorientées et craignent à tout moment une
interruption de leur scolarité et un arrêt définitif sur leur avenir ; alors elles ont souvent recours à
l’avortement.
En considérant les conceptions
sociales qui soutiennent que les enfants n’ont pas droit à des activités
sexuelles, les parents n’admettent pas
alors que le sujet soit abordé avec leurs enfants. La divulgation et
l’application des méthodes de planning familial seront des facteurs décisifs
pouvant diminuer la portée de développement des problèmes susmentionnés.
Au-delà de ces problèmes, les femmes font
objet de violences diverses bafouant leurs droits. Les exigences de la société béninoise, des coutumes et religions
demeurent un frein au développement et à l’épanouissement personnel de ces
femmes.
1
- Femmes face aux défis socio-
culturels
1-
Scolarisation des filles
Au Bénin la conception selon laquelle
les enfants fille et garçon ne sont pas égaux demeure encore. Dans les sociétés africaines occidentales,
la fille rester à la maison pour aider sa mère dans les travaux domestiques
et se préparer ainsi à sa vie future d’épouse tandis que le garçon a le droit
d’aller à l’école pour s’instruire. Même si l’avancée de l’instruction et la
mondialisation ont quelque peu fait évoluer les mentalités, il n’en demeure pas
moins que les zones rurales pérennisent cette tradition qui stigmatise la femme.
Il faut admettre que ces dernières années, de nombreux parents ont adhéré à
l’idée d’envoyer leurs filles à l’école. Selon l’enquête démographique de la
santé sur le Bénin (EDSB 2011- 2012), une femme sur deux (51%) et un homme sur
trois (33%) sont sans instruction. Ce taux assez élevé pourrait
connaître une diminution compte tenue de la gratuité instaurée par la politique
gouvernementale depuis un peu plus d’une décennie. Cependant, un autre
paramètre non moins important entre en ligne de compte pour la scolarisation
des jeunes filles. Selon un adage bien
connu et assez considéré d’ailleurs, envoyer une fille à l’école, c’est jeter
de l’argent par la fenêtre. Cela sous-entend que la fille est une perte
pour sa famille. Les sociétés ouest-africaines étant patriarcales, les enfants
ne portent aucunement les patronymes de leurs mères. Ainsi, une femme qui quitte sa famille pour celle de son mari est
considérée comme une simple machine à procréer. Dès lors, ses parents
estiment qu’investir pour son éducation s’assimile à gaspiller des ressources
pouvant être plus utiles pour un autre domaine. Ils préfèrent alors prioriser les garçons en tout domaine, ces derniers
étant considérés comme des portes flambeaux de la famille. Aussi faut-il
préciser que la plupart des filles ayant
bénéficié du soutien de leurs géniteurs et ou de structures diverses pour aller
à l’école ont dû stopper leurs cursus des suites de grossesses. Cet aspect est
des plus préoccupants actuellement dans les sociétés. En effet, selon une
enquête réalisée par un journal du Bénin, La Nouvelle Tribune, les
établissements secondaires, notamment ceux publiques, sont les lieux par
excellence qui reflètent le phénomène.
Il convient de souligner également
que le seuil de pauvreté de certaines familles constitue un obstacle probant à
la scolarisation des filles. En effet, malgré la volonté des parents à
scolariser leurs filles, les moyens financiers manquent
pour l’achat des fournitures et autres sommes d’argent des dépenses non
prises en charge par l’Etat. IL s’agit précisément des frais de
photocopies, des frais d’achat des divers manuels supports des cours, et des
frais d’accès aux bibliothèques ; étant
donné que la dispensation de l’enseignement n’est pas numérique. Ces
parents se résignent donc et subissent contre leur gré la non-instruction de
leurs filles.
2- Responsabilités Professionnelles
Le monde du travail constitue pour
les femmes en Afrique un univers assez
délicat. En milieu urbain, d’un point de vue social, il n’est pas toujours admis
que la femme exerce une activité génératrice de revenus. Certains
hommes, quand bien même instruis, imposent à leurs compagnes de ne pas
s’engager dans une activité génératrice de revenus, ceci pour être le centre
financier du couple. Cela leur confère un sentiment de supériorité sur
la femme, eux qui ont et qui exigent d’ailleurs « le droit de véto »
sur toutes décisions du foyer. Les quelques-unes qui s’y adonnent
s’arment la plupart du temps de courage pour supporter les caprices de leurs maris
qui, dès lors, se servent du travail de ces dernières comme prétexte pour se
défaire des obligations financières du foyer. Par ailleurs, les difficultés
auxquelles sont confrontées ces femmes sur leurs lieux de travail transforment
leurs boulots en un véritable supplice. Il
faut souligner qu’il existe encore des collaborateurs machistes qui alors
sous-traitent [maltraitent, dévalorisent] ces
femmes à la moindre occasion, surtout si ces dernières ne possèdent pas de
diplômes universitaires assez élevés pour s’imposer dans les entreprises ou si
elles ne sont pas des recrues de l’Etat. On ne leur propose en majorité que
de menus travaux : réceptionniste, opératrice de saisie, secrétaire de
bureau… Au-delà de ces problèmes, elles sont souvent en proie au harcèlement
sexuel de leurs supérieurs hiérarchiques. Ils en viennent même parfois à
signifier à ces femmes que leur maintien à leurs postes dans l’entreprise est
conditionné par leur consentement à entretenir avec eux de relations sexuelles.
Cela se tient même parfois sur les lieux de travail, dans le bureau du chef.
Cette situation pourrait par ailleurs expliquer le nombre important de femmes
s’adonnant à de petits commerces de circonstances pour s’offrir une petite
autonomie financière. En effet, celles
qui n’ont pas pu se faire une place dans le monde professionnel assez restreint
au Bénin en comparaison à la population en quête d’emplois, font de commerces
saisonniers : il s’agit, entre-autre, des commerces de maïs grillés avec
arachides en leur saison puis de mangues, d’oranges et autres produits
agricoles saisonniers. Etant donné qu’elles sont chargées d’emmener et de
ramener les enfants de l’école, il leur est difficile de parvenir à concilier véritablement
le travail et les obligations familiales. Certaines parviennent tout de même à
gérer cette situation par l’adoption de domestiques.
Les femmes rurales quant à elles sont des ménagères. Certes, les institutions étatiques
affectent certaines femmes en milieu rural pour exercer leurs fonctions. Mais les femmes rurales sont [restent] en majorité des ménagères. Elles
accompagnent leurs maris pour la plupart du temps au champ et se consacrent
pour le reste du temps aux tâches ménagères. Bien évidemment, certaines d’entre
elles se livrent à des activités secondaires comme la vente d’allumettes, de
cigarettes, d’akassa, de poissons frits, de Sodabi (alcool local)… Il faut tout de même admettre que celles-ci,
déjà soumises et éduquées de manière à déifier leurs époux, sont mandatées par
ces derniers pour aller la moisson de la récolte. Ils espèrent ainsi dès le
retour de ces femmes une certaine somme proportionnellement à la quantité de la
marchandise à elles confié.
Tout cela concourt à révéler la précarité des conditions de travail des
femmes tant en milieu urbain que rural.
- Mœurs et Traditions Les libations les cultes
aux morts la cérémonie de flagellation pour choisir sa compagne la dot le
zangbéto le kokou scarification
Dans le droit
coutumier en vigueur et les traditions ancestrales, les femmes sont victimes de
discriminations, entre autres en matière d’héritage, de mariage et de divorce.
-L’excision
Selon la définition de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et des
agences des Nations Unies, les mutilations génitales féminines/excision (MGF/E)
sont des interventions qui aboutissent à « l’ablation
partielle ou totale des organes génitaux externes de la femme et/ou toute autre
lésion des organes génitaux féminins pratiquée à des fins non thérapeutiques.
Elles sont le reflet d’inégalités des sexes profondément ancrées et ont un
impact désastreux à court et à long terme sur la santé et la vie des femmes et
des filles. Il s’agit d’une convention sociale qui s’autoalimente et s’impose
comme norme sociale, perpétuée par les individus et les familles qui croient
que c’est ce que leur groupe ou la société attendent d’eux. Et s’ils ne s’y
conforment pas, ils tombent sous le coup de sanctions sociales. Les mutilations sexuelles féminines se pratiquent
dans au moins 28 pays Africains mais également parmi certains groupes ethniques
d’Amérique Latine, du Moyen-Orient et en Asie.
Les
diverses croyances traditionnelles relevant de l’ignorance, de l’obscurantisme
que de réels fondements, profondément ancrés dans les mentalités, font de nos
jours encore de nombreuses victimes de l’excision au Bénin. En effet,
nombreuses sont ces filles, du moins ces enfants qui subissent encore dans nos
sociétés béninoises les affres de l’excision.
Prévalence.
On estime que 100
à 140 millions de filles et de femmes vivent actuellement de par le monde avec
une mutilation génitale et qu’au moins, trois millions de filles courent le
risque d’en subir chaque année.
Les estimations
concernant la prévalence des mutilations génitales féminines (MGF) au Bénin
diffèrent largement. Néanmoins, les taux
avancés oscillent entre 17 et 50% au sein de la population féminine. On
constate par ailleurs une grande disparité régionale, avec une incidence dans
le nord étant plus élevée que dans le centre et dans le sud-est du pays. Les
MGF qui n'existent quasiment pas dans les Départements de l’Atlantique et du
Mono, sont peu pratiquées dans l'Ouémé et le Plateau, mais sont courantes dans
l'Atakora, la Donga, le Borgou, l’Alibori, les Collines. Les principaux groupes
ethniques qui pratiquent les MGF sont les Bariba, les Boko, les Nago, les Peuls
et les Wama/Birwé, les Yom/Tanéka, les Lokpa/Sorwé et les Kotocoli.
En considérant
le classement fait des MGF par l’Organisation Mondial de la Santé, on peut les
classer selon quatre types :
Type I : Excision du
prépuce avec ou sans excision partielle ou totale du clitoris.
Type II : Excision du
clitoris avec excision partielle ou totale des petites lèvres.
Type III : Excision
partielle ou totale des organes génitaux externes et suture/rétrécissement de
l’orifice vaginal (infibulation).
Type IV: Autres
pratiques non classées ; celles-ci comprennent le percement ou l’incision du
clitoris et/ou des petites lèvres, la cautérisation, le grattage ou l’ablation
de tissus vaginaux, etc.
Ces interventions sont toutes irréversibles. Elles peuvent entraîner des
complications aiguës telles que : mort, hémorragie, choc, infection et douleurs
intenses. En outre, les femmes peuvent subir à long terme de graves préjudices
pour leur santé reproductive et sexuelle, risquer l’infection au VIH et en
garder de graves séquelles psychologiques.
La forme la plus courante
de MGF pratiquée au Bénin est le type II. L’âge au moment de la mutilation
varie énormément d'un groupe ethnique à un autre, allant de 5 à 10 ans jusqu'à
l’âge adulte. Les femmes Wama et certaines Nago par exemple ne sont excisées
rituellement qu’après avoir accouché plusieurs fois. Malgré la Loi qui existe depuis
2003 une étude « Etat des lieux de l’excision dans l’Atacora Donga » réalisée
par le projet « Santé » de la GTZ en fin 2004 révèle non seulement la
persistance du phénomène, mais aussi et surtout sa très grande complexité et
diversité. En effet c’est un phénomène qui revêt plusieurs formes, allant du
profane social au rituel sacré institutionnalisé.
La raison
principale avancée en faveur de cette pratique (comme l'a révélé une autre
étude réalisée par l'IAC) est le respect de la culture locale ou de la
tradition. Contrairement aux autres pays où cette pratique est également répandue,
aucune corrélation directe n’a été constatée entre l’incidence des MGF et les
confessions religieuses dites monothéistes. Un vieux musulman interrogé sur la question
a répondu : « l’excision fait partie de nos coutumes, mais le Coran ne la prescrit
pas comme une obligation ». Les
pressions sociales exercées par l’entourage, les membres de la famille et les
maris potentiels semblent être des raisons importantes expliquant la
persistance des MGF.
Une jeune femme a
fait la remarque suivante : « une femme qui n’est pas excisée avant le mariage
n’a aucune valeur ». Les femmes
sont déjà psychologiquement travaillées au point que certaines d’entre elles
réclament qu’on les excise. L’autre versant de l’histoire est qu’il existe
des familles qui s’insurgent tacitement contre le phénomène. Une femme
originaire de Natitingou, région du Nord Bénin, nous confie l’histoire de sa
fille. Elle avait commencé par dire tout son dédain pour l’excision avant de
raconter la mésaventure de sa fille ainée. En effet, âgée de 25 ans, cette
dernière n’a fait l’objet d’aucune demande de mariage. La raison en est que sa
famille s’était opposée à son excision. Ainsi, tous les prétendants exigeaient
qu’elle soit excisée. Elle n’avait pas pu aller au-delà des études primaires
donc avait peu de chance de tomber sur un bon parti (un homme de famille assez
respectable), elle s’est alors résolue à
accepter l’excision pour avoir une chance de se marier.
Dans l’Atacora et
la Donga, l’excision a encore des fonctions sociales et des fondements
sociologiques très ancrés dans les
consciences collectives et individuelles des groupes sociaux qui la pratiquent. L’excision en pays Wama par exemple
a des fonctions thérapeutiques importantes allant de simples affections à l’infécondité/stérilité
féminine. Les MGF sont pratiquées en règle générale par des exciseuses «
traditionnelles », qui sont habituellement des femmes, mais chez les Wama, cette
tâche est confiée uniquement à des hommes. En effet pour ce groupe Wama l’excision
et la circoncision constituent une même réalité institutionnelle sacrée. La fonction
d’exciseur/ exciseuses est transmise de manière héréditaire. Les exciseuses
reçoivent de l'argent ou des cadeaux à titre de rémunération, mais pour
beaucoup d’entre elles, il s’agit seulement d’une occupation secondaire,
pratiquée en plus de l’agriculture, du commerce, de l’artisanat, etc. L’intervention est effectuée la plupart du
temps dans des conditions non stériles et sans anesthésie. Malgré les risques sérieux
qu'elle comporte pour la santé, l’excision est perçue à tort dans certaines
communautés comme ayant des effets médicaux positifs. ».
Nous devons préciser pour notre part que ces excisions se pratiquent sans
anesthésie et dans des conditions d’hygiène déplorables. Ainsi, les fillettes subissent cette barbarie justifiée par des
considérations culturelles qui selon nous, dénote de la seule volonté de
perpétrer une tradition. Par moment, elles s’évanouissent sous la portée de la
douleur. Il s’en suit parfois des cas d’hémorragie par saccade entrainant
quelques fois les victimes à la mort. En outre, on note également des cas d’infections
sexuellement transmissibles dues à l’utilisation des mêmes lames pour exciser
de nombreuses filles. Le matériel utilisé est constitué de couteaux, de
lames diverses, morceaux de verre etc... Les raisons évoquées en générale pour
justifier cette pratique sont :
-Raison psycho- sexuelle : l’excision
du clitoris afin d’atténuer la sensibilité de la femme donc le désir sexuel chez
la femme, de maintenir sa chasteté et sa virginité avant le mariage et sa
fidélité en tant qu’épouse et d’accroître le plaisir de l’homme.
- raison sociale :
identification à l’héritage culturel, initiation des filles à la condition de
femme.
-hygiène et raisons esthétiques : l’ablation des organes génitaux
externe de la femme, réputés sales et laids, est censée favoriser l’hygiène et
la rendre plus attrayante.
-mythe : cette pratique est censée accroître la fécondité et favoriser
la survie de l’enfant.
- raisons religieuses : les
musulmans ont recours à cette pratique, car ils sont convaincus que leur
religion leur exige cela.
Les conséquences de
l’excision peuvent à long terme s’avérer plus complexe. Nous pourrions alors
avoir des cas de :
- Dysménorrhée,
infections génitales, stérilité
- Dyspareunie, trouble
de la sexualité
- Infection urinaire à
répétition.
-
Violences à l’égard des femmes
Malgré
un certain progrès, les inégalités entre les sexes demeurent malheureusement
présentes et importantes dans toutes les sociétés du monde. On assiste ainsi à un phénomène de
féminisation de la pauvreté qui se traduit par le fait que les 2/3 de la
population la plus pauvre sont des femmes. De plus, les femmes subissent
des discriminations et voient systématiquement leurs droits bafoués, notamment,
par un accès moindre au pouvoir, à des revenus, à des ressources, à
l’éducation, à la santé et à la protection contre la violence.
En
Afrique de l’Ouest, ces inégalités sont particulièrement très marquées. Voici
quelques-unes des violences sociales existant dans cette région du monde :
• les mutilations génitales féminines : pratiques
toujours exécutées, même si elles sont maintenant interdites par la loi dans
certains pays de la région ;
• le mariage forcé et
précoce : pratique permettant un mariage avant l’âge légal ; une jeune fille
est souvent donnée à une famille pour être mariée avec, comme principales
conséquences, une faible scolarisation et l’isolement des filles, une surcharge
de travail avec, parfois, des mauvais traitements de la belle famille;
• le gavage : pratique consistant à obliger les jeunes
filles à manger plus que nécessaire pour paraître plus âgées et être ainsi
mariées plus tôt et de façon précoce (!)[1]
[2]
[3];
• la répudiation : pratique permettant de jeter une
femme à la rue à la suite d’une décision unilatérale de son mari, cette femme perdant tous ses droits, entre
autres, la garde des enfants ;
• le lévirat : pratique par laquelle une femme, devenue
veuve, devient la propriété d’un des frères du mari défunt ; cette pratique
découle du fait que la femme appartient à son mari et à sa belle- famille et,
par conséquence, n’a donc aucun droit, notamment, sur l’héritage ou sur les
décisions affectant ces enfants.
Au Bénin les femmes
subissent de graves sévisses de plusieurs ordres ; elles sont victime de
violences à plusieurs niveaux. Sur environ 52% de la population
que constituent les femmes, 69% ont déclaré avoir subi des violences au moins
une fois dans leur vie. Plus de la moitié des femmes interrogées (51,5%) ont
subi au moins une fois dans leur vie des souffrances physiques ou morales. Ces
souffrances subies sont les cris sur la femme (72,8%) ; les menaces de divorce
(32,8%) ; le refus de manger ce que la femme a préparé (30,9%) ; les plaintes
du comportement de la femme à la belle- mère (26,9%) ; les injures à la femme devant les étrangers (22,6%) ; les violences
sexuelles (28,5%) ; le viol de filles de 2-14 ans (1,4%) ; le rapt (8,5%) et
l’excision (15,0%). Les violences physiques sont en majorité domestiques
et conjugales, ce qui confirme que les femmes sont plus sujettes à
des risques dans le cadre familial que dans les autres milieux. Ces données
recueillies lors des Enquêtes
Démographiques et de Santé (EDS) renseignent
[informent] du fait que les résultats
dénotent que la tendance est malgré tout à la baisse
[concernant les violences faites aux femmes], pour [concernant] les motifs suivants : a) Sortie sans
permission, b) Négligence des [commises contre les]
enfants, c) Dispute avec le conjoint, d) Le fait d’avoir calciné le repas, … à
l’exception du Refus d’avoir le rapport sexuel avec le conjoint [une violence restant importante, dont la fréquence
reste élevée].
Remarquons
que le changement d’opinion est plus timide, quand il s’agit de se disputer avec le conjoint (baisse de 5,2
points) ou de sortir sans sa permission (baisse de 6,4 points), comparativement
au fait de calciner le repas (9,6 points) et à la négligence des enfants (13,6
points) [de les délaisser, de s’en occuper
insuffisamment].
La violence et la peur de la violence réduisent de
façon considérable les choix des femmes dans presque toutes les sphères de leur
vie. Cette situation a des conséquences à court et
à long termes pour le bien être émotionnel et physique des femmes. Les
violences faites aux femmes diminuent les capacités des femmes à accéder à
l’éducation, à gagner un revenu, à développer des relations humaines et à
participer aux activités publiques, entre-autre, à
participer aux programmes de développement
[locaux, agricoles, sanitaires etc.]. De plus, les violences ont des conséquences néfastes majeures sur l’estime
de soi des femmes et nous savons combien il est difficile et long de rebâtir
l’estime de soi des femmes ayant subi de la violence. Plusieurs causes sont
à la base de cette forte discrimination, maltraitance à l’égard de la femme et
des filles. Le poids des coutumes, les traditions et la mauvaise interprétation des
religions perpétuent des préjugés et stéréotypes sociaux néfastes envers les
femmes ce qui les maintient toujours dans une situation de domination quasi
permanente. Parmi les autres
causes structurelles, on peut citer : la coexistence de plusieurs sources de
droits (coutumier, moderne, musulman) ce qui complique davantage la situation
des femmes qui sont souvent lésées ; la pauvreté et la dépendance
économique des femmes ; l’ignorance et l’analphabétisme ; la méconnaissance des
droits par les femmes et par la société en général.
Hypothèses
Dans le cadre
de cette étude nous nous proposons de vérifier l’hypothèse fondamentale selon
laquelle les tendances de la fréquence
de la violence conjugale faites aux femmes sont étroitement
liées à leur statut socioculturel, socioéconomique des époux ainsi qu’à leur
caractéristique démographique. En d’autres
termes, nous supposons que les tendances de la fréquence
de la violence conjugale sont de façon prépondérante due au niveau
d’instruction, le niveau de vie et l’âge des conjoints.
[Partie à approfondir, à compléter].
II- Santé Sexuelle et Reproductive
-Les grossesses précoces en Milieu Scolaire
-Impacts de l’augmentation du taux de natalité
sur l’économie
-Le SIDA et les MST (Maladies Sexuellement
Transmissible)
-Le planning familial
Le planning familial est un moyen, voire une stratégie, qui
permet d’utiliser les différentes méthodes de contraception pour éviter les
grossesses non désirées. Il favorise donc l’espacement des naissances dans les
couples permettant ainsi la bonne santé de la femme, il aide également à l’épanouissement
et au bien-être économique de la famille. Les
centres de planning familial sont peu au Bénin et sont plus concentrés dans les
zones urbaines. Les zones rurales sont alors sous informées. Les quelques rares
hôpitaux de zone situés à de longues distances des villages constituent les
seuls relais de ces centres. Le manque
d’électricité, d’eau potable et souvent de routes praticables ne favorisent pas
l’implantation de ces centres dans ces zones.
Avec un taux de prévalence contraceptive de 7,9
pour cent depuis 2011 (EDS), le Bénin est l’un des pays au bas du classement
des pays africains pour l’usage des méthodes contraceptives pour contrôler les
naissances [11].
[Citer la liste de ces centres existants, qui
les gèrent et où ils sont implantés, situés].
Bibliographie
sur le planning familial au Bénin
[1] Levée des barrières
concernant le Planning familial au Bénin, Blaise Ahouansè, 2 janvier 2018, https://lanouvelletribune.info/2018/01/benin-levee-barrieres-concernant-planning-familial/
[2] Planification
familiale au Bénin : Pourquoi encore des poches féminines de résistance ? par
Richard, 20 juin 2014, http://www.lapressedujour.net/archives/34424
[3] Pratique contraceptive
au Bénin - Guttmacher Institute, https://www.guttmacher.org/pubs/FB-Benin-Contraception-FR.pdf
[4] ABPF - Association
Béninoise pour la Promotion de la Famille, http://courantsdefemmes.free.fr/Assoces/Benin/ABPF/ABPF.html
[5] Manque d'engouement
pour le planning familial : les professionnels de santé et sociologues évoquent
les raisons, 16/07/2017, https://www.lespharaons.com/manque-dengouement-pour-le-planning-familial-professionnels-de-sante-et-sociologues-evoquent-les-raisons/
[6] Planification
familiale au Bénin : Les barrières religieuses progressivement levées, 05
décembre 2017, https://matinlibre.com/index.php/component/k2/item/13609-planification-familiale-au-benin-les-barrieres-religieuses-progressivement-levees
[7] Le planning familial à
l'épreuve de la réticence de certaines familles au Bénin, 14 juillet 2017, https://www.voaafrique.com/a/le-planning-familial-a-l-epreuve-de-la-reticence-de-certaines/3944612.html
[8] Evaluation Rapide de
la Planification Familiale au Bénin - Advancing Partners, https://www.advancingpartners.org/sites/default/files/benin_intra_fp_report.pdf (Note : des questionnaires sont situées
à la fin de ce document).
[9] Planning familial au
Bénin : Les hommes et la tradition au banc des accusés, Paul AMOUSSOU,
25/12/2012, http://www.lebeninois.net/planning-familial-au-benin-les-hommes-et-la-tradition-au-banc-des-accuses/
[10] Planning familial :
Afasops-Bénin sensibilise les femmes de Ouèdo, https://actubenin.com/~actubeni/?Planning-familial-Afasops-Benin-sensibilise-les-femmes-de-Ouedo (Note : site non sécurisé,
peut-être utilisé par un cheval de Troie), http://benin.niooz.fr/planning-familial-afasops-benin-sensibilise-les-femmes-de-ouedo-22730814.shtml
[11] REPOSITIONNEMENT DE
LA PLANIFICATION FAMILIALE AU BENIN: L’homme, un partenaire sur lequel il faut
miser, 10 juillet 2017, http://bismarcksossa.overblog.com/2013/11/repositionnement-de-la-planification-familiale-au-benin.html
[12] Réticence à la planification familiale :
Les effets secondaires découragent les femmes, Amédée HOUENOUKOUN, 17 nov.
2008, http://linformateurinfo.over-blog.com/article-24850781.html
[13] Le Centre de Santé
"Anastasis" à Cotonou - Association humanitaire Comité Tiers Monde
Isigny Carentan, 3 Décembre 2017, http://www.comitetiersmonde.org/article-30326875.html
[14] Genre et
développement au Bénin:La planification familiale, une clé pour
l’autonomisation de la femme béninoise, Jean-Claude D. DOSSA, 29 Juil 2014, http://levenementprecis.com/2014/07/29/genre-et-developpement-au-beninla-planification-familiale-une-cle-pour-lautonomisation-de-la-femme-beninoise/
[15] La planification
familiale, essentielle au développement de l'Afrique de l'Ouest, Babatunde
Osotimehin, 12 novembre 2015, http://www.jeuneafrique.com/278587/societe/la-planification-familiale-essentielle-au-developpement-de-lafrique-de-louest/
[16] Pratique
contraceptive au Bénin | Guttmacher Institute, décembre 2015, https://www.guttmacher.org/fr/fact-sheet/pratique-contraceptive-au-benin
[17] Obstacles à la
pratique contraceptive des femmes au Bénin, Sophia Chae, Vanessa Woog, jan
2016, https://www.guttmacher.org/fr/report/obstacles-la-pratique-contraceptive-des-femmes-au-benin-0
Liste des
Centres Planning familial au Bénin
1. Guttmacher Institute, https://www.guttmacher.org/geography/sub-saharan-africa/benin
& https://www.guttmacher.org/about/contact
2.
Afasops-Bénin (ONG, Association des femmes
Alôdo-Alômin pour la Solidarité et le Progrès Social), : 97 44 01 57, Home |
Facebook, https://www.facebook.com/Afasops-Bénin-154685101688862/
3. ABPF (Association Béninoise de la Promotion
de la Famille) / IPPF (INTERNATIONAL
PLANNED PARENTHOOD FEDERATION) [Centre de planning familial à Cotonou, Bénin],
Rue 403, Cotonou, Bénin. Téléphone : +229 21 32 00 49, https://www.ippf.org/countries/benin
4. ABPF - Association Béninoise pour la
Promotion de la Famille, C/ 791 – Immeuble Affogbolo Sikècodji, 01 BP 1486,
Cotonou, Bénin, Tél : (229) 32 00 49 / (229) 32 32 34, email : abpf@leland.bj
5. Centre
de Santé "Anastasis" à Cotonou, COMITE TIERS-MONDE ISIGNY-CARENTAN, Dr Marcel
HOUINATO, 03 BP 3484 Jéricho COTONOU, Tél. : 00229 - 95 40 07 81 ou : 00229 -
97 69 65 64, E-mail : mrhouinat@yahoo.fr
Des patientes se font soigner ici dans un
hôpital du département du Mono-Couffo
-Les méthodes contraceptives
Les méthodes contraceptives sont des moyens naturels ou non
qui permettent d’éviter des grossesses non désirées. Il existe plusieurs
méthodes contraceptives dont celles hormonales, non hormonales et naturelles.
Ces méthodes présentent tout autant des avantages comme des inconvénients.
Parmi les méthodes contraceptives hormonales on peut
distinguer :
-
les
pilules, première méthode contraceptive hormonale développée au début des années
60, elle contient deux hormones; que sont un œstrogène et un progestatif proche
de celles produites par les ovaires de la femme. Avec l’évolution de la science,
au fil des années, ces pilules ont été améliorées au fur et à mesure et sont
utilisables désormais par la majorité des femmes. Elles présentent une
efficacité qui varie entre 92% à 99,9% pour les femmes qui ont un organisme en
parfait état. En plus de leur efficacité contraceptive ces médicaments
présentent d’autres avantages tels que la diminution des douleurs menstruelles,
de la quantité de sang menstruel, la réduction des risques de cancer de
l’endomètre et des ovaires. Les pilules sont disponibles en pharmacie et dans
les centres de santé ou planning au Bénin.
[à
Compléter]
Bibliographie
[1]
le contrôle des naissances et le planning familial, Benjamin LISAN, http://www.doc-developpement-durable.org/documents-pedagogiques-de-sensibilisation/ControleDesNaissances.ppt
Supplices infligés aux filles lors
des actes terroristes en Afrique de l’Ouest
Droits des filles et des femmes
Suggestions
Conclusions
[1] Le gavage des femmes recule péniblement, Par IRIN, 29 juin 2009, http://www.jeuneafrique.com/145829/societe/le-gavage-des-femmes-recule-p-niblement/
[2]
En
Mauritanie, on gave les filles pour qu'elles fassent de bonnes épouses, Laure Gautherin, 31 décembre 2016, http://www.aufeminin.com/news-societe/mauritanie-les-fillettes-gavees-pour-faire-de-bonnes-epouses-s1910835.html
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[3] 2016 10 - Femme gavée, https://www.youtube.com/watch?v=yg9y24nn2cU